Gabon : Ali Bongo s’est exprimé pour la première fois sur l’AVC dont il a été victime en octobre 2018

Libreville, (GM)- Depuis la survenue de son accident vasculaire cérébral en 2018, il faut bien reconnaître que parler de l’état de santé du président était devenu presqu’un tabou. Pour la première fois, le chef de l’État lui-même s’est exprimé à cœur ouvert ce dimanche 2 avril, à l’occasion du 55e anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG).

Ce fut pour tous une surprise totale, ce d’autant plus qu’il s’est exprimé sur la question alors qu’il célébrait au côté de ses militants ce dimanche 2 avril 2023 au Palais des sports de Libreville pour le 55e anniversaire de sa formation politique, le Parti démocratique gabonais (PDG).

En tout cas, rien ne présageait de telle confidence. La chose n’était pas au programme. Selon quelques indiscrétions, après son allocution de circonstance, le président aurait observé quelques minutes de silence, posé sur le pupitre ses lunettes et balayer du regard la foule nombreuse mobilisée autour de lui, à la suite de quoi il s’est ouvert et a raconté les circonstances de son accident.

« Je le dois aux militants du PDG et aux Gabonais. Ils doivent savoir la vérité. Je me retrouvais seul à table parce que les autres étaient descendus et là, j’ai été victime d’un accident. Dès qu’il est arrivé, je ne me souviens plus de rien jusqu’à mon dernier jour en Arabie Saoudite et c’est la vérité. Je me souviens seulement du dernier jour où je suis allé un peu me promener dans l’hôpital pour me détendre et après nous sommes partis pour le Maroc.  Le roi (Mohammed VI) a tout fait pour moi », a expliqué le chef de l’État.

« Petit à petit, le français est revenu et a re-dépassé l’anglais jusqu’au moment où je suis rentré définitivement. J’ai encore quelques souvenirs, comme le premier message à Noël que je vous ai fait, qui n’avait que quelques lignes », a-t-il déclaré, disant surtout avoir gardé en mémoire l’accueil des Gabonais à son retour du Maroc.

« C’était extraordinaire, il y avait un monde fou ! Ça m’a fait un bien fou. Vous ne pouvez pas vous rendre compte du bien que ça a pu faire. Enfin je rentrai, les Gabonais qui m’attendaient. (…) Avec un peuple comme celui-là, on se sent fort. Il n’y a pas de raison de douter. », a-t-il raconté, ému jusqu’aux larmes.

« La maladie que j’ai eue, vous savez, je suis chanceux, il y a à peine 10 % des gens qui revivent après cela et aucun chef d’État ne figure parmi eux ». Pour lui, c’est un signe : le Divin veut qu’il survive pour rester au contact des populations et faire ce qu’il peut. « Parce que j’aurai pu très bien dire : bon c’est terminé, je m’en vais récupérer en douce. Mais, non ! non ! Ce n’était pas possible, pas comme ça. Dieu a voulu que nous restions et que nous restions ensemble et que je continue à porter la voix du Gabon partout, partout. », a-t-il martelé.

« Je vous remercie pour l’amour que vous me donnez », a-t-il conclu au terme de dix minutes d’une grande intensité et d’une rare émotion.

Le gabonais

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