Libreville, (GM)- initiée par l’université Franco-Gabonaise Saint-Exupéry (UFGSE), une série de conférences vient de s’y tenir sous la houlette du Professeur Frédéric Turpin, grand spécialiste français en Relations internationales et en histoire contemporaine, en particulier de la relation entre l’Afrique et la France.

Comme points saillants à retenir de ces conférences et de l’entretien qui s’en est suivi entre notre rédaction et lui, le spécialiste s’est particulièrement attelé à dresser ce qui pourrait être qualifié de typologie de l’interventionnisme français en Afrique, qu’il a décrit suivant deux grandes périodes :

1) Durant la guerre froide : la France a un rôle déterminant et elle intervient souvent seule pour ses propres intérêts ou ceux de régimes amis. 2) De la fin de la guerre froide à nos jours : la France essaie fréquemment d’intervenir dans le cadre de coalitions internationales.

Sur les justificatifs de cet interventionnisme hexagonal en Afrique francophone, trois ont été principalement énoncés par Frédéric Turpin, selon des directives claires du Général de Gaulle : la mission anti-putsch (cas du Gabon en 1964) au bénéfice des régimes en place, la mission anti-agression extérieure (exemple du Tchad, contre la Lybie de Kadaffi) et la protection des intérêts français ou des bases militaires françaises implantées en Afrique.

Sur l’actualité brûlante, notamment quant à la situation de la France en Afrique de l’Ouest où elle est présente dans le cadre de la lutte contre le terrorisme djihadiste, l’historien a également rappelé le contexte qui a présidé à l’intervention française dans cette zone particulièrement agitée. Avec mission fondamentale de « stabiliser la réponse militaire pour que des réponses politiques soient favorisées, cette opération française a été victime d’un certain enlisement et d’une faillite de l’État au Mali en particulier. L’accord d’Alger n’ayant jamais été appliqué par les différents gouvernements de cet état, aux dires du Pr Turpin pour qui seule une solution politique interne peut « sauver le Mali ».

Au sujet des perspectives, Frédéric Turpin a indiqué que celles-ci ont toujours droit de cité, mais que la nouvelle option est, pour les troupes françaises, d’être moins physiquement présentes en mode stationnaire ou en permanence.

Quant au Professeur Mayer, Président de l’UFGSE, il a présenté l’intérêt majeur de ce type de conférences pour le pays. D’autres aussi captivantes sont d’ores et déjà en préparation.

GM