Libreville, (GM) — Un mois après la fin du Dialogue national inclusif, les hommes et femmes des médias privés y accrédités se disent profondément choqués par le traitement pécuniaire qui leur a été récemment réservé par les organisateurs de cette grand-messe qui leur avait pourtant valu des félicitations officielles pour le travail abattu. C’est pour se faire entendre et solliciter l’intervention du chef de l’État à ce sujet qu’une déclaration a été faite ce jour par les représentants de ces organes. Nous en publions ci-dessous l’intégralité.
Mesdames et Messieurs, peuple gabonais
Depuis le 30 août 2023, notre pays, le Gabon a amorcé une phase très importante de son histoire par le truchement du coup de la libération mené par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) visant à conduire le pays vers un essor de sa félicité. Un vœu jadis formulé par nos ancêtres, et aujourd’hui devenu réalité grâce à la bravoure des Forces de Sécurité et de Défense.
Ces dernières, en prenant le pays en main, avaient exprimé par la voix du général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition, le vœu de voir une presse rehaussée et restaurée en dignité. Ce qui justifie le relèvement de l’aide à la presse, inscrite dans la loi de finance de cette année à 500 millions de francs CFA. Sans omettre la mise à disposition de 500 postes budgétaires aux agents publics du secteur communication.
C’est conscient de cette excellente volonté de redorer les lettres de noblesses de la presse, que les médias privés indépendants, et les journalistes en général, se sont mobilisés comme un seul homme avec la ferme détermination de jouer leur rôle tout au long de la Transition.
C’est dans cette optique que nous avons sollicité auprès des organisateurs du Dialogue National Inclusif (DNI), les accréditations en vue d’assurer une couverture médiatique. C’est suite à cela que les travaux menés par le Comité technique composé des représentants des médias, de la Haute Autorité de la Communication (HAC) et du Ministère de la Communication et des Médias, ont après examens des dossiers, arrêté une liste de 73 organes de presse et 250 journalistes.
Cependant, il ressort que dans la liste définitive, rendue publique par le Ministère de la Réforme des Institutions après la restitution des conclusions des travaux, près de 400 journalistes ont finalement été accrédités dans des conditions douteuses, sans que le Comité technique n’ait été sollicité pour la validation des accréditations additives.
Un scandal total, des individus sans aucun lien avec le monde de la presse, des agents de cellules de communication de certains ministères et autres institutions administratives, comme celle de la prison centrale, se sont retrouvés sur cette liste de bénéficiaires. Pourquoi associer dans la cagnotte dédiée aux entreprises de presse privées et publiques, des cellules de communication internes aux ministères et des communicants rattachés aux cabinets ministériels ?
Cette augmentation antiréglementaire et opportuniste du nombre d’ayant droits aux jetons de présence prévus aura donc été le véritable problème de la cacophonie qui fait aujourd’hui polémique.
De fait, la ligne budgétaire prévue pour la presse, désormais atrophiée, a été insuffisante pour satisfaire les journalistes régulièrement accrédités, les exposant ainsi à une situation inconfortable et humiliante.
Mesdames et Messieurs, on ne peut imaginer remettre à un journaliste ayant couvert un événement de ce type, à titre de Jeton de présence, la somme de 500.000 francs CFA après 1 mois de réquisition. Toute chose disproportionnelle à l’enveloppe globale de 500 millions de francs CFA allouée à la presse, de sources concordantes.
D’autre part, cette somme dépréciable se situe au rabais de la moyenne des jetons de présence perçu par l’ensemble des participants. C’est à croire que la presse nationale serait logée au bas de l’échelle des priorités des organisateurs du Dialogue national.
C’est l’occasion pour nous, d’inviter le comité d’organisation de solutionner dans les plus brefs délais, les cas d’omission dans la distribution des titres de paiements du Trésor Public, dont sont victimes de nombreux journalistes officiellement accrédités.
Ces pratiques représentent une menace pour le libre exercice de la profession et des droits y relatifs.
Face à ce qui précède, nous sollicitons donc l’arbitrage du président de la République, principal initiateur de ces assises, en vue de réparer ce préjudice aux allures d’opprobre jeté sur la presse nationale.