Libreville, (GM) — La suspension du directeur général du budget et des finances publiques est un véritable coup de tonnerre dans le ciel décidément tumultueux de la Transition gabonaise. Frère du président Oligui Nguema, Aurelien Mintsa Mi Nguema paierait le prix de plusieurs égarements commis au mépris de la sobriété que lui imposait la place très sensible et convoitée qu’il occupait jusqu’ici.
C’est par la diffusion d’une note interne du ministre des Comptes Publics que l’information a été révélée à l’opinion. Dans ce document pour le moins laconique, Charles Mba informe le secrétaire général de son département ministériel de la mise en berne du DGBFIP « jusqu’à nouvel ordre ».
La nouvelle étant désormais répandue dans l’opinion telle une traînée de poudre, des réactions fusent ici et là, tantôt pour soutenir l’infortuné, mais surtout pour le brocarder en justifiant cette situation par de supposées frasques en tous genres dont il serait l’auteur depuis sa nomination aux premières heures de la période actuelle de Transition ; au nombre desquelles, un présumé enrichissement personnel, aussi illicite que fulgurant !
En attendant la suite qui sera donnée à cette affaire, et bien qu’aucune explication officielle n’ait jusqu’ici été donnée sur ce sujet brûlant, des observateurs avertis estiment d’ores et déjà qu’il s’agît là d’un tournant majeur dans la gouvernance en vigueur au Gabon.
Confrontées à une situation économique difficile héritée du régime précédent, les autorités en place semblent avoir pris l’option d’un assainissement radical des pratiques de gestion en matière de finances publiques. Une manière, peut-être, de rappeler que la restauration des institutions et des valeurs n’a cure des considérations se situant aux antipodes de l’intérêt général.
Simplice Rabaguino