Libreville, (GM)- Depuis un certain temps, un bras de fer oppose depuis plusieurs semaines le ministère des Transports, de la Marine marchande et de la Logistique aux collectivités locales du Grand Libreville que sont Libreville, Owendo, Akanda et Ntoum, au sujet de question épineuse de la gestion des activités liées au transport terrestre. En toile de fond : une querelle de compétences qui prend une tournure inquiétante.
Dans une déclaration officielle rendue publique récemment, le Syndicat national des agents de la direction générale des transports terrestres (SYNADGTT), par la voix de sa présidente Eugénie Maramba, a dénoncé des « manœuvres irrégulières » de la part des municipalités visant à s’arroger des prérogatives relevant exclusivement du ministère en charge des Transports. Le syndicat déplore ainsi une situation de confusion administrative qui risque, selon les termes de sa dirigeante, de déboucher sur « des scènes de violence non maîtrisées ».
Une décision officieuse mais aux conséquences lourdes
À l’origine de cette crise, une décision non écrite, attribuée au vice-président du gouvernement, qui aurait suspendu les compétences du ministère des Transports en matière de gestion des métiers connexes au transport, au profit des collectivités locales. Cette décision, selon le SYNADGTT, n’a fait l’objet d’aucune communication officielle, ni d’un quelconque acte réglementaire, ce qui la rend « non exécutoire » aux yeux du droit administratif.
Le syndicat évoque en outre une violation flagrante du principe de solidarité gouvernementale, soulignant que cette initiative va à l’encontre des positions récemment affirmées par le ministre d’État, en charge des Transports, à travers un communiqué officiel (n°000655/MTMML/SG/DGTT) paru dans le quotidien L’Union le 23 juin 2025. Ce document rappelait expressément que l’organisation et la gestion des activités de transport terrestre relèvent du ressort exclusif du ministère.
Appel à l’arbitrage présidentiel
Face à l’escalade, le SYNADGTT en appelle à l’arbitrage du président de la République, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour trancher ce conflit institutionnel qui, selon le syndicat, menace l’ordre public et la stabilité du secteur des transports. « Il est impératif que la plus haute autorité de l’État intervienne afin de rétablir la légalité et d’éviter que cette situation dégénère », a déclaré Eugénie Maramba. Elle a également appelé tous les opérateurs économiques exerçant dans le domaine des transports à se conformer aux instructions du ministère et à se rapprocher de la Direction Générale des Transports Terrestres pour régulariser leur situation, dès le 24 juillet 2025.
Une clarification attendue
Alors que les enjeux de mobilité urbaine et de régulation du transport public sont cruciaux pour la capitale et ses environs, cette bataille de compétences illustre les tensions persistantes entre les structures étatiques centrales et les autorités locales dans un contexte de décentralisation en forte gestation.
Il revient désormais au chef de l’État et au gouvernement dans son ensemble de clarifier les lignes de compétence, afin de garantir une gouvernance cohérente, respectueuse du cadre légal et propice à la stabilité du secteur des transports.
JCB