Libreville, (GM)- Sénatrice et femme politique de renom, celle qui est aussi Présidente du conseil d’administration de l’université Saint-Exupery de Libreville a accordé une interview aux rédactions de Gabon minutes et News africaines, portant sur des secteurs aussi variés que la politique, le social, l’environnement, le sport et essentiellement quelques aspects liés à cet établissement d’enseignement supérieur.
GM/NA : L’actualité politique nationale est rythmée par l’opération de révision de la liste électorale. Vénérable, au stade où nous en sommes, quelle est votre principale impression à propos de son déroulement ?
BMM: Ma première impression, après avoir fait le tour de quelques centres d’enrôlement, est qu’il y a de plus en plus de monde dans les différents sites, contrairement au début de l’opération. Je crois que cela est dû aux nombreux appels et messages à se faire enrôler, s’agissant des primo-votants, ou à aller vérifier la présence effective sur la liste et à changer de centre de vote, pour les autres. La sensibilisation commence à porter. Mais seulement, je me demande si nous aurons assez de temps pour que le maximum de citoyens soit à jour. Parce que voter est un devoir citoyen, c’est notre obligation de faire entendre notre voix. C’est notre droit de prendre part, par le vote, aux affaires du pays. Et ça commence donc par l’inscription effective sur la liste électorale. À tous les jeunes et les autres qui ont la possibilité de voter pour la première fois, je leur demande d’exprimer ainsi leur citoyenneté, indépendamment de qui ils choisiront. Qu’ils aillent tous se faire inscrire pour pouvoir voter et pour que l’on puisse savoir que les Gabonais s’intéressent à leur pays. Nous lui devons cela.
GM/NA : Au regard de cet impératif et de votre expérience d’ancien Maire très dynamique de Lambarené, quel message particulier adressez-vous aux populations de cette commune ?
BMM: (Sourire)… D’abord merci pour ce beau compliment. Merci beaucoup pour ceux qui croient en moi et ceux qui travaillent avec moi. S’agissant du message en particulier, c’est le même, y compris pour toutes les migovéennes et tous les migovéens. Province du centre et Gabon en miniature, nous devons montrer l’exemple en étant tous présents sur la liste électorale.
GM/NA : Pour la première fois de son histoire, le Gabon va bientôt organiser trois élections politiques presque simultanément. Quelle est votre impression à ce sujet ?
BMM : J’avoue que c’est très fort, notamment en raison du caractère absolument inédit de ce cas de figure. Mais j’y vois aussi un signe de sagesse et de maturité de notre démocratie. Les élections ont un coût très élevé. Cette décision me paraît très sage, car moins onéreuse pour les finances publiques. Je nous en félicite.
GM/NA : Qui comptez-vous soutenir lors de ces différentes échéances, sachant que vous êtes un cadre éminent du Parti Démocratique Gabonais ?
Me considérant comme une pedegiste responsable, je persiste à dire que l’urgence est d’abord de s’inscrire sur la liste électorale. Inscrivons-nous d’abord sur la liste électorale. Le Gabon est un grand pays et nous devons l’honorer en commençant par une participation importante aux élections à venir. Le reste viendra après.
GM/NA : Au sujet de l’université Saint-Exupery dont vous êtes l’un des fondateurs, combien d’étudiants compte-t-elle à ce jour ?
BMM: Nous comptons aujourd’hui un peu plus de 500 étudiants, après pratiquement onze ans d’activité. Plus que sur le nombre, nous mettons plutôt l’accent sur la qualité des enseignements, des enseignants, des apprenants et des diplômes. Nous sommes une université portée sur la professionnalisation. Les Gabonais formés chez nous sont prêts à l’emploi. D’autres filières naissent, mais elles doivent toujours correspondre aux besoins des entreprises et de notre environnement des affaires. L’entrepreneuriat est également l’un des débouchés auxquels nous préparons nos étudiants.
GM/NA : Quelles sont les filières existantes ?
BMM : Je citerais pêle-mêle le développement durable, la filière culture, communication et relations internationales avec un certain focus sur les collectivités locales, la filière sciences politiques et la filière Ingénieurs. N’étant que le PCA, je vous convie à un entretien avec le Président de l’université et ses collaborateurs qui se feront le plaisir de vous fournir de plus amples détails sur ces aspects.
GM/NA : Dans le cadre du développement de cette université, avez-vous des partenariats avec d’autres établissements ?
BMM : Oui, bien sûr. Nos étudiants devant être prêts à l’emploi aussi bien au Gabon qu’au plan international, nous avons des partenariats avec des universités telles que celle de Toulouse capitole, celle de Lyon 2. Nous avons également des partenariats au Canada et en Afrique. Dès la première année, nos apprenants se frottent déjà à l’international. Chaque année, nous recevons une dizaine d’enseignants émanant de nos partenaires, tout comme des étudiants étrangers qui arrivent ici pour terminer leurs cycles, voire même parfois pour entamer des études doctorales. D’ailleurs, un de nos premiers ingénieurs est aujourd’hui un professionnel émancipé à Paris en France. C’est vous dire.
GM/NA : Vous aviez initié l’attribution gratuite des bourses aux étudiants démunis. Quel en est le process ?
BMM : Ça, c’est un peu mon côté social, mon côté cœur. C’est une dimension à laquelle nous tenons et que nous cultivons ici à Saint-Exupery. Beaucoup d’étudiants viennent ici, mais arrêtent ensuite très tôt, faute d’argent, malgré le caractère relativement peu élevé de nos frais de scolarité. Face à cela, notre établissement fait l’expérience de prendre en charge les études d’une dizaine d’étudiants démunis, de la licence 1 à la licence 3. Notre espoir est que d’autres établissements le fassent aussi un jour.
GM/NA : Quelles sont les valeurs qui caractérisent votre université ?
BMM : Tout d’abord, c’est une université vraiment axée sur la formation professionnalisante. Beaucoup de professionnels enseignent ici. Nous encourageons le travail bien fait et l’excellence.
GM/NA : Quelles ont été les grandes innovations ou les grandes réformes entreprises ces dernières années à l’université Saint-Exupery?
BMM : Rien qu’à regarder autour de vous, vous devez objectivement constater le grand chemin parcouru plus de dix ans après le lancement de notre établissement. Des entreprises viennent même parfois nous solliciter pour la formation diplômante de leurs employés et cadres. Tout ceci, en fonction bien entendu de leurs métiers spécifiques. Nous avons beaucoup évolué, reconnaissons-le.
GM/NA : Quelles sont les perspectives de cette université, à court, moyen et long terme ?
BMM : S’agissant des perspectives, nous nous collons à l’évolution du pays et aux grandes thématiques qui traversent notre société. Nous nous impliquons spécialement dans les débats relatifs à l’environnement et la gestion durable des forêts. Ce secteur est un vivier inépuisable d’emplois pour nos jeunes. Dans l’agro-alimentaire, des perspectives intéressantes sont aussi à considérer, en vue de la mise en place de curricula innovants.
GM/NA : Parlons un peu d’environnement. Environ quatre milliards (4 000 000 000) de CFA ont été octroyés à des compatriotes sinistrés, victimes du conflit homme-faune. Quelle est votre impression ?
BMM : Il s’agit là d’un grand geste du Président à l’égard de ces concitoyens. Il le faut le dire et le saluer avec force, Quelles que soient nos différences. Maintenant, il n’y a pas que le Chef de l’état pour se pencher sur cette problématique. Nous devons tous y contribuer.
GM/NA : Pour finir, une petite question sur le sport national. Le retour aujourd’hui de l’international footballeur gabonais Pierre Aymeric Aubameyang en sélection nationale. Qu’en pensez-vous ?
BMM : Mon fils Aubameyang est un grand Gabonais. Je suis époustouflé par l’humilité de ce garçon. Chapeau à lui. C’est le Gabon d’abord. Mes compliments vont également à Mario Lemina. Je souhaite d’ailleurs que tous les compatriotes tirent exemple de ces deux grands Gabonais. Grand bravo à eux
GM/NA