Libreville, (GM) — Les dernières investitures du Parti démocratique gabonais pour les prochaines élections locales et législatives semblent décidément porteuses de conflits inextricables au sein de cette écurie. La Ngounié-sud, zone regroupant les départements des trois « Louetsi » et l’Ogoulou, présente à ce sujet des risques énormes de déflagration électorale pour le parti au pouvoir. Dans cette première partie consacrée à ce sujet, nous nous intéressons aux cas des départements de la Louetsi-Bibaka et l’Ogoulou.
Que ce soit à Mbigou, à Lebamba, à Mimongo ou à Malinga, l’imminence des élections générales du 26 aout 2023 n’est manifestement pas source de sérénité pour le camp de la majorité présidentielle. Et pour cause, le ciel politique y paraît nuageux pour lui en raison de choix jugés comme « injustes », voire « suicidaires » quant aux identités et profils des acteurs retenus pour défendre le PDG dans les différentes circonscriptions.
UN CONSTAT INQUIÉTANT DANS CHACUN DES DÉPARTEMENTS
Objet de cette inquiétude légitime pour de nombreux observateurs avertis de cette partie de la quatrième province gabonaise, le cataclysme est tout à fait probable et loin d’être une simple vue de l’esprit.
S’agissant tout d’abord du siège unique de la Louetsi-Bibaka, le candidat retenu aura assurément du pain sur la planche face à un redoutable Philippe Nzengue Mayila du parti Les Démocrates. Les conditions de vie difficiles, le sous-développement persistant et bien d’autres problèmes récurrents, soulevés par les populations de cette bourgade, apparaissent un fardeau insurmontable pour le représentant du PDG à cette compétition. Comme si cela ne suffisait pas, des accusations sont proférées contre un certain membre du gouvernement ayant pignon sur rue à Ndende. Aux dires des accusateurs, il nourrirait l’ambition de mettre Malinga sous sa tutelle. D’aucuns parlent de Keba Moukoumi Anasthase comme l’une de ses ex-prises de guerre à cette fin, même si celui-ci aurait désormais décidé de tourner le dos audit hiérarque.
Concernant l’Ogoulou, Sadi Charles est le candidat retenu pour être le putatif représentant à l’Assemblée Nationale des populations du premier siège pour le compte du PDG. Considéré comme en réalité un natif de Lebamba, il se susurre qu’il serait lui aussi un poulain du même hiérarque pdgiste de la Dola. Malheureusement, beaucoup de voix locales hurlent à la défaite programmée de ce tout aussi proche d’Alfred Madoungou, estimant que le candidat de l’opposition le mieux armé n’en ferait qu’une bouchée. Aussi, certains accusent-ils même déjà quelques cadres de cette contrée, notamment Pango Médard, Iloko Stéphane, Mombo Camille et le Général à la retraite Mouele Mouele, d’être les artisans de cette contre-performance pretendument annoncée. Tout aussi affecté par le vent de la discorde, le deuxième siège ne rassure pas. Nul doute qu’Alain Simplice Boungoueres, écarté contre toute attente, est d’ores et déjà et lui aussi pointé du doigt dans la perspective d’un échec du militant finalement retenu, qui serait, curieusement, lui également un proche du « baron » de Ndende!
Comme on peut le voir, à Mimongo comme à Malinga, l’ambiance se révèle glaciale et peu propice à de lendemains électoraux satisfaisants, non seulement pour le parti présidentiel, mais également pour Ali Bongo Ondimba qui vient d’annoncer sa candidature à un troisième mandat à la tête du pays.
Dans la deuxième partie, seront abordées les situations tout aussi épineuses de la Louetsi-Wano et de la Boumi-Louesti.
Simplice Rabaguino
