Gabon : Restaurer les institutions de la République, c’est aussi savoir valoriser ceux qui les incarnent

Libreville, (GM) — Le problème du Gabon, c’est le gabonais lui-même, a-t-on coutume de dire. Et c’est une vérité ! Les attaques médiatiques de ces derniers jours contre le président de la cour constitutionnelle ne peuvent pas nous contredire. Bien au contraire, ils confirment que pour certains, l’intérêt supérieur de la nation est une mince préoccupation. Car, pour eux, c’est la loi de la jungle qui prévaut, point final. Ainsi, s’attaquer à tous ceux des compatriotes, même dévoués dans leurs tâches, par pure malice ou besoin récupérer leurs positions, est le plus important.

Le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Aba’a Owono, un homme presque effacé, discret, intransigeant et rigoureux, sur fond de tribalisme, fait l’objet de toutes sortes de procès orientés. Il subit injustement un déferlement médiatique. Ces hommes de médias sans conscience professionnelle ni capacité d’analyse avérée, mais qui pratiquent le « l’homme est un loup l’homme » de Thomas Hobbes, produisent des publi-reportages et des articles pour tenter de le discréditer et le livrer alors à la vindicte populaire, en l’accusant de pratiquer le tribalisme et le favoritisme. Or, selon nos informations, c’est dans la perspective de lutter contre le chômage, que la cour constitutionnelle, comme toutes les autres institutions et administrations publiques, a reçu fermes instructions des plus hautes autorités de la Transition, et ce, dès leur prise de fonction, de recruter, à travers tout le pays, des jeunes compatriotes. Ainsi, en toute transparence et égalité, elle en a recruté une dizaine. C’est aussi dans le but d’instaurer une gestion saine, parcimonieuse et transparente du budget qui lui est alloué que le président, Dieudonné Aba’a Owono, a mis en place l’unicité des comptes et des titres.

Pour éviter de porter certains qualificatifs, il serait bien que les hommes de médias que nous sommes fassions un travail de fouille minutieuse avant de livrer au public nos informations. Sans cette approche consciente de notre métier, nous diluons la valeur de notre labeur, avec le risque de briser des vies injustement et inutilement.

Si nos confrères avaient suivi cette règle élémentaire avant toute publication de leurs informations, avec la ferme ambition d’éclairer la lanterne de l’opinion, ils se seraient posé la question essentielle de savoir quel était le budget de la cour constitutionnelle avant la transition et comment était-il géré ? Répondre préalablement à ces interrogations aurait permis de voir que le budget de la cour constitutionnelle a été divisé par trois sous la transition, mais avec les mêmes charges et l’augmentation d’une vingtaine de personnes dans ses effectifs.

D’après nos investigations, le président de la Cour constitutionnelle a, entre autre, harmonisé tous les émoluments, avantages et autres primes, en renonçant à son assurance maladie, qui lui permettait, avec toute sa famille, de se faire soigner aux USA. 

Il est regrettable que la presse, instrument de conscientisation des masses et de formation des peuples, tende à devenir au Gabon une arme de destruction massive. C’est en effet ce qu’elle est lorsqu’elle se pervertit et se met sous le joug des corrupteurs qui n’ont d’autres objectifs que celui de nuire.

La restauration de nos institutions que nous appelons de tous nos vœux, c’est aussi, d’abord même, savoir les valoriser, ceux qui les incarnent, en leur témoignant une reconnaissance méritée. Quel est le crime de l’actuel président de cette haute juridiction ? Réponse simple : il est fang et originaire de la province du Woleu-Ntem, une province exclue de ce genre de privilège durant les cinquante-six ans de règne du PDG et parent du président de la Transition. 

Est-il besoin de rappeler l’impérieuse nécessiter de bannir les considérations de cette nature de notre République, surtout durant ces temps de la Transition, temps de renouveau pour notre pays ?

Car s’il faut descendre aussi bas dans la discussion, on pourrait se poser la question de savoir, combien y a-t-il de fang dans les régies financières, les entreprises, étatiques, para-etatiques à sous, des ministères de souveraineté, etc ? Non, que le débat n’aille pas là-bas ! Laissons-ça comme ça ! Se taire n’est nullement une preuve de faiblesse ou d’ignorance.

BT

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