Libreville, (GM)- La commune de Lebamba est depuis belle lurette le théâtre de luttes intestines entre militants et cadres du Parti démocratique gabonais. Mais pour ces dernières années, la figure régulièrement visée par ces escarmouches, larvées ou criardes voire pestilentielles, est celle du Général Flavien Nzengui Nzoundou qui est, quoi qu’on en dise, un personnage au-dessus de la mêlée.
Dans ce bouillonnant chef-lieu du département de la Louetsi-Wano, à l’image de la province, la guerre des clans s’y mène souvent sous la forme d’affrontements tantôt ouvertement violents, tantôt à fleurets mouchetés. Avec pour causes perpétuelles des enjeux domestiques, certes, mais aussi bien d’autres dont la toile de fond est en réalité la conquête ou à la préservation du leadership provincial de la Ngounié.
Riche d’une antériorité politique ayant presque toujours donné sa part à l’écriture de chaque page de l’histoire du Gabon post-indépendance, cette province aura connu de grandes figures rompues aux joutes politiques et/ou politiciennes, y compris dans des périodes cruciales pour l’avenir du pays. Parce que forgé à la finesse et au tact légendaires d’un Omar Bongo passé maître dans l’art de la gestion des hommes et des temporalités politiques essentielles, le Général Nzengui Nzoundou, dont les actes forts en faveur de sa contrée natale ne laissent personne indifférent, est quasi-unanimement porté au pinacle des acteurs majeurs de l’histoire récente de Lebamba, de l’ensemble de la province et du Gabon en général.
Pour autant, cette honorabilité ne lui a pas toujours apporté que de la satisfaction. Bien au contraire. Confronté depuis sa première entrée au gouvernement de la République à une hostilité marquée du sceau de la traîtrise familiale et haineuse, en l’occurrence celle jadis incarnée et entretenue par feu Hilaire Machima qui-pourtant-lui devait tant et presque tout au plan politique, il a certainement appris beaucoup de la nature humaine dont la manifestation reserve bien souvent des surprises amères.
Vraisemblablement non contents de l’accalmie apparente sur le terrain louvanois depuis la disparition du député Machima, que la mémoire collective départementale retiennent-à tort ou à raison-comme un artisan acharné de la division et tenant d’un leadership extrêmement clivant, des aparatchiks invétérés et amnésiques de leur propre état politique végétatif, aussi bien au niveau de la province que dans la Louetsi-Wano intra-muros, auraient décidé de relancer les hostilités contre l’ancien aide de camp du deuxième président de la République gabonaise.
« Aisément identifiables, lisibles tels des éléphants ravageurs de cultures visibles au loin dans une savane, ces personnalités, situées politiquement dans d’autres départements de la province et au sein même du landerneau actuel de la Lowa, s’évertuent une fois de plus à rêver de chimères, en vue de reconquérir un éclat aussi perdu et-aujourd’hui-introuvable qu’il ne fut que factice et finalement « hologrammique » en son temps! », affirme haut et fort un haut cadre pdgiste de la localité ayant requis, pour des raisons de discipline partisane et de sécurité, l’anonymat.
Dans le cadre de notre enquête sur le sujet, en dépit du mutisme du général « attaqué » et de ses proches imperturbables mais tout de même excédés par ce qu’ils n’hésitent pas à qualifier de « manœuvres dignes de la fosse septique », ce militant et d’autres observateurs avisés de la vie politique locale nous ont affirmé que les articles à charge, publiés dans certains journaux de la place ( et ayant suscité des réponses) ont été des « commandes » auprès de certains esprits à l’étroitesse de vue politique avérée, pour nuire aux autres camarades et particulièrement à « un aîné ». Ces articles, renchérissent-ils, « ne sont, que l’expression d’une panique générale de ces anciens ou actuels hiérarques pdgistes, face à des bruits de couloirs favorables à Nzengui Nzoundou ».
Décidément décontenancés par cette manière curieuse de faire de la politique, nos interlocuteurs ajoutent que « malgré ces coups en dessous de la ceinture de la part de ces nostalgiques affamés de gloire et de pouvoir, l’histoire de Lébamba retiendra que personne ne peut prétendre avoir fait mieux que Nzengui Nzoundou pour cette commune, y compris même pour le Parti au pouvoir ». Pour ces soutiens du Général, son investissement dans la vie politique (Construction du siège local du PDG par exemple), ainsi que dans l’activité socio-économique et culturelle, pourrait aussi justifier l’antipathie que d’autres camarades ont développée à son encontre.
Devant une telle adversité qui semble renaître de ses cendres en raison de mouvements supputés ici et là, on ne peut que convenir d’un climat explosif à venir pour le Parti présidentiel dans cette province. Sachant que ces pratiques s’observent et s’amplifient souvent lors des périodes particulières, propices à des mutations à divers niveaux institutionnels et/ou de la Haute administration.
Avec pour principaux cerveaux désignés des « politiciens » tapis dans d’autres localités de la province de la Ngounie, le contrôle téléguidé de Lebamba, via la manipulation de ses fils jouant allègrement le rôle de poissons-pilotes, apparaît de toute évidence comme un enjeu crucial.
Dans quel intérêt ultime? Pour quel motif profond Flavien Nzengui Nzoundou est-il une cible à abattre pour ces personnages présentés de tous temps comme des intrigants velléitaires? « Ce qui est sûr, c’est que la seule volonté qui anime les détracteurs de l’ancien et très appréciable ministre des TP d’Omar Bongo Ondimba est d’empêcher l’imperturbable général de rebondir, comme ils avaient déjà réussi à le faire en menant des cabales mensongères contre ce fils originaire de Moukendi mais né à Imenou. Maintenant on les connait », répond l’un des militants interrogés par notre rédaction, non sans ajouter: « Gare à celui qui osera glisser son index dans la gueule d’un serpent fut-il été ! »
Affaire à suivre
Paul Nkori