Libreville, (GM)- A l’orée des échéances électorales prévues dans quelques semaines, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation a adressé une lettre-circulaire aux délégués spéciaux en charge de la gestion des communes et départements du pays. Objet de ce courrier : rappeler les règles qui encadrent leur éventuelle participation aux élections à venir.
Dans ce document référencé n° 000576/MISD/SG/DGCL et daté du lundi 30 juin 2025, Hermann Immongault insiste sur la nécessité, pour tout délégué spécial désireux de se porter candidat ou de s’engager activement dans un parti politique, de se conformer strictement à la législation électorale et au principe de neutralité administrative qui incombe désormais au ministère de l’Intérieur et à ses entités ou collectivités sous tutelle.
Entre interdiction de cumul et devoir de neutralité
Se référant à l’article 76 de la loi organique n° 001/2025 du 19 janvier 2025 portant Code électoral, le ministre rappelle en effet que « le Ministre de l’Intérieur ne peut se porter candidat à une élection politique qu’il organise ». En vertu de ce principe, cette incompatibilité s’étend, selon lui, à l’ensemble des agents administratifs relevant de son département ministériel, y compris les Délégués Spéciaux, dès lors qu’ils sont impliqués dans le processus électoral.
Il leur est donc formellement interdit de demeurer en poste tout en se portant candidat, sauf à avoir préalablement démissionné de leurs fonctions. Cette exigence rejoint également les dispositions de l’article 323 du Code électoral, qui encadrent la campagne électorale et visent à garantir l’équité entre les candidats.
La démission préalable avant toute désignation
Le ministre souligne l’importance de faire connaître toute intention de candidature ou d’adhésion partisane avant la mise en place des commissions électorales locales et le lancement des opérations de révision des listes électorales. Il s’agit-là d’une précaution destinée à éviter toute suspicion de conflit d’intérêts et à assurer une administration impartiale du processus électoral.
Obligation de rendre compte
Par ailleurs, en vue de l’éventuel départ de certains délégués spéciaux, le ministre rappelle l’obligation qui leur est faite de produire un rapport moral et un rapport financier sur la gestion de la collectivité locale, conformément à l’article 88 de la loi organique n° 001/2014 relative à la décentralisation.
Par cette circulaire, le gouvernement entend certainement préserver la crédibilité et la transparence du processus électoral, en imposant un strict devoir de réserve aux agents de l’État impliqués dans l’organisation des élections. Le ministre conclut en insistant sur le respect rigoureux de ces consignes, qui s’inscrivent dans la logique d’un État de droit et d’une gouvernance responsable. Ce rappel intervient dans un contexte de préparation intense du scrutin à venir, où la neutralité de l’administration constitue un enjeu fondamental pour la confiance des citoyens dans le processus démocratique.
SR