Gabon : Michel Stéphane Bonda: étrange polémique contre une victime silencieuse du régime déchu

Libreville, (GM) — Pour le simple fait d’avoir été présent à l’aéroport de Koulamoutou alors que le chef de l’État y entamait une visite républicaine dans l’Ogooue-Lolo, l’ancien président du très controversé CGE fait l’objet depuis quelques heures d’une véritable volée de bois vert dans les réseaux sociaux.

Depuis le 30 août 2023, il n’avait plus été aperçu en public. Celui qui reste le deuxième et dernier président du défunt Centre Gabonais des élections a su faire de discrétion après les événements survenus suite à la proclamation officielle, par ses soins, de l’élection présidentielle du 26 août 2023.

En réalité, selon son entourage, Michel Stéphane Bonda a su tirer les leçons de cet épisode difficile, non sans être soulagé de l’arrivée du CTRI au pouvoir. Derrière ce qui s’apparentait à une sorte d’assurance de sa part dans l’exercice de sa fonction de président du CGE, se cachait en réalité le véritable supplice quotidien que lui faisait vraisemblablement endurer certains hommes forts et donneurs d’ordres tyranniques du Palais du Bord de Mer.

UN HOMME « NOUVEAU »

Dans sa nouvelle posture, qu’il veut rigoureusement discrète et empreinte d’une certaine pudeur républicaine, l’homme demeure toutefois un citoyen attaché au devoir de témoigner un tant soit peu, en tout cas dès que l’occasion se présente, sa reconnaissance à l’égard des autorités actuelles pour avoir délivré le Gabon d’un joug sous lequel il suffoquait en silence.

C’est tout le sens qu’il aurait souhaité donner à sa présence à Koulamoutou lors de l’arrivée du président de la Transition dans une province dont l’ancien journaliste est originaire.

UN CITOYEN COMME UN AUTRE

Au demeurant, ne faisant aujourd’hui l’objet d’aucune charge contre sa personne, encore moins d’une quelconque poursuite pour quelque motif que ce soit, Michel Stéphane Bonda est, qu’on le veuille ou non, un citoyen au même titre que les autres compatriotes.

Si les réactions à sa visibilité soudaine peuvent être comprises comme relevant d’une certaine émotion populaire due au contexte actuel, il n’en demeure pas moins que la haine qui lui est manifestée à cette occasion est aussi étrange qu’aux antipodes des appels au rassemblement que ne cesse d’effectuer le général Brice Clotaire Oligui Nguema depuis le « coup de la libération ».

« Dans une société fracturée par des années de mal gouvernance et de divisions de toutes sortes, caractérisée par une population des plus faibles qui soient à l’échelle planétaire, il est plus que temps de revenir à l’essentiel et de prôner une unité réelle que n’ont pu solidement concrétiser les régimes politiques précédents qui ont présidé aux destinées du Gabon », dixit un dignitaire et fin observateur de l’histoire de notre pays.

Paul Nkori

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