Libreville, (GM)- En dépit de son concept fondateur d’union de tous les fils et filles du Gabon, l’Union nationale (UN) n’a finalement pas su résister à la tentation d’une scission dont les prémices étaient déjà perceptibles avec l’élection de Paulette Missambo comme nouvelle présidente du parti.
Annoncée par un groupe de militants ayant décidé d’entrer en dissidence contre la nouvelle direction de leur formation politique, l’Union nationale Initiale (UNI) vient de naître sur les cendres de l’UN tel que voulu et souhaité par ses pères fondateurs.
Aussi tonitruante qu’elle paraisse aux yeux d’une partie de l’opinion, cette sortie est pourtant peu surprenante. Tant le climat au sein de cette formation politique d’opposition était devenue délétère, avec un schisme de fait né de la polémique autour de l’élection de son nouveau président.
Ce que d’aucuns avaient estimé être une issue positive de cette crise faite d’attaques et autres escarmouches verbales, à savoir le triomphe démocratique interne de Paulette Missambo au terme de ce processus laborieux, n’aura été en définitive qu’une simple éraflure sur un abcès jusqu’ici non percé.
Bien qu’ayant d’abord adopté l’attitude du bon perdant de cet âpre scrutin « unioniste », Son challenger d’alors, Paul-Marie Gondjout, n’a, en effet et par la suite, eu de cesse d’exprimer sa réprobation quant à la manière avec laquelle la nouvelle équipe dirigeante du parti mène dorénavant le bateau « unioniste » en eaux troubles. Délocalisation du siège national du Parti, manque de concertation entre toutes les sensibilités en présence, et bien d’autres griefs, ont été ainsi pointés du doigt par le désormais « Patron » de la nouvelle aile dissidente.
UNI contre UN, ainsi peut se résumer l’épisode actuel de ce feuilleton dont on ignore encore le dénouement véritable. Une chose est certaine: l’union, éponyme et tant prônée à l’Union nationale, n’y est plus que souvenir aux relents amers de mascarade cosmétique.
Paul Nkori