Libreville, (GM) — Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 13 février, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) a dénoncé ce qu’elle qualifie de « persécution judiciaire et politique » visant son président, Hervé Patrick Opiangah. Amorissani Lays Cynthia, secrétaire permanent de l’UDIS, a prononcé un discours marqué par des accusations graves à l’encontre des autorités judiciaires et des forces de l’ordre gabonaises, et a évoqué de nombreuses violations des droits fondamentaux dans le cadre de ce qu’elle désigne comme « l’Affaire HPO ».
Selon l’UDIS, les poursuites engagées contre Hervé Patrick Opiangah sont le résultat d’une instrumentalisation flagrante de la justice, motivée par des considérations politiques. Le parti relie ces événements à l’opposition de son président à la validation de la Constitution lors du référendum du 16 novembre 2024, qualifiant la situation d’« acharnement politique inédit ».
Le parti a également évoqué une série d’actions qu’il juge suspectes. Notamment, il a souligné la coïncidence troublante entre l’appel à voter « NON » au référendum, lancé le 14 novembre 2024, et le dépôt d’une plainte par l’ex-compagne de M. Opiangah, Lucie Biloghe. Cependant, l’UDIS affirme que cette plainte n’a été officiellement enregistrée que le 25 novembre, après plusieurs actions judiciaires et policières jugées illégales.
Le discours a aussi dénoncé les interventions brutales des forces de l’ordre. Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2024, des perquisitions sans mandat auraient été menées par des agents lourdement armés et encagoulés, ciblant à la fois le siège de l’UDIS et le domicile d’Opiangah. Ces événements auraient contraint ce dernier à quitter le pays pour assurer sa sécurité.
Les proches du président de l’UDIS n’ont pas été épargnés. Son frère aîné a été emprisonné, tandis que sa fille, Elisabeth, a subi une garde à vue prolongée de cinq jours. Pour l’UDIS, ces actes constituent des violations graves des droits humains et une atteinte à l’État de droit.
Dans une tentative de faire cesser ces dérives, l’UDIS a interpellé plusieurs institutions, dont la Présidence de la République, la Cour Constitutionnelle, le Parlement et le Syndicat national de la magistrature du Gabon (SYNAMAG). Des représentations diplomatiques et l’Archevêché ont également été saisis. Le parti exige un non-lieu immédiat et un retour sécurisé d’Hervé Patrick Opiangah au Gabon.
« Nous appelons la communauté nationale et internationale à prendre la pleine mesure de l’urgence et à garantir que notre président puisse regagner la terre de ses ancêtres », a déclaré Amorissani Lays Cynthia. Par ailleurs, l’UDIS envisage des actions en justice contre les responsables des abus dénoncés.
Enfin, le parti a lancé un avertissement solennel : « Après Hervé Patrick Opiangah, à qui le tour ? » L’UDIS appelle à une mobilisation collective face à ce qu’il considère comme un dévoiement de la justice et une dérive autoritaire sous le couvert de la Transition.
VYL