Libreville, (GM)- Retraité de la vie politique depuis quelques années, le père Paul Mba Abessole, fondateur du Rassemblement du peuple gabonais (RPG), plusieurs fois ministre, ancien vice-Premier ministre et maire de Libreville, se consacre désormais à l’une de ses nombreuses passions : l’écriture. A l’occasion de la présentation de son dernier ouvrage, «Domaine commun pour la transition : l’éducation et la santé» le 12 janvier dernier à Libreville, il s’est entretenu avec les journalistes sur l’horizon projeté par cet ouvrage.
A 82 ans bien sonnés, l’ancien vice-Premier ministre, Paul Mba Abessole, a bon pied, bon œil. Loin des salons feutrés de la capitale gabonaise, il a choisi le siège du journal Le Mbandja et de l’Organisation patronale des médias (Opam) du Gabon pour présenter ses idées dans son nouvel ouvrage au titre évocateur : «Domaine commun pour la transition : l’éducation et la santé».
Au cours de cette rencontre avec la presse, ce 12 janvier, il a expliqué le bien-fondé de cet ouvrage destiné à l’amélioration du système éducatif et sanitaire du Gabon. Il part du fait que «l’éducation occidentale n’est pas bonne» et qu’ «on a confié les enfants aux gens qui travaillent pour qu’on disparaisse».
Paul Mba Abessole estime qu’instruire tous les enfants d’une Nation reviendrait à les armer pour développer efficacement leur pays. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui. «Nous n’avons pas le droit de laisser les jeunes se perdre», a-t-il fait savoir, invitant les femmes et les hommes de lettres à participer au débat, même sur les réseaux sociaux. «Nous sommes à la recherche d’un système éducatif. Celui que nous avons actuellement n’en n’est pas un. Il n’est rattaché à rien», a indiqué l’ancien maire de Libreville pour qui le manque de repères est criard.
Ces sept niveaux d’activité sont l’opinion, la réflexion, la connaissance raisonnée, la sagesse, l’intuition ou la connaissance immédiate, la ruse-l’art-l’harmonie et la parole-la communication. «Nous avons été aliénés dans une autre langue. Voilà pourquoi, il nous faut notre propre système éducatif», a-t-il dit, laissant entendre que «nous devons nous réapproprier ce que nous sommes».
Dans ce livre d’une trentaine de pages, il brosse le tableau de l’éducation au Gabon, le portrait du citoyen, avant d’expliquer ce qu’est une Nation, tout en invitant à un changement de paradigme. Il revient également sur les congrès africains de 1974 et de 1977, la voie de Cheik Anta Diop, les langues négro-africaines : dialectes du Kemite, ainsi que sur des obstacles à franchir. Pour lui, «pour avoir un système éducatif utile pour notre pays, il faut retourner à notre système traditionnel».
En ce qui concerne le système sanitaire, Paul Mba Abessole explique la problématique et définit la santé, à travers des croquis sur la santé dans la tradition gabonaise, en s’appuyant sur des éléments tels que l’air, l’eau, le feu, la terre. L’auteur appelle à un mouvement de renouveau dans la recherche pour mettre en place ce système éducatif. «Il nous faut l’initiation à la vie», a-t-il conclu.
Source : Gabonreview