Gabon/Lebamba : « Je suis député de la Transition et non d’un clan » (Jean Lambert Idodo)

Libreville, (GM) — Après une tournée presque triomphale dans sa Louetsi-Wano natale, le député de la Transition Jean Lambert Idodo nous a accordé une interview dans laquelle il en explicite les grands enseignements. La conception qu’il a de son rôle de parlementaire n’est pas en reste dans cet échange qu’il voulut franc et sincère.

Gabon Minutes : Les dernières vacances parlementaires ont été pour vous l’occasion d’effectuer une tournée dans le département de la Louetsi-Wano dont vous êtes natif. Quel constat global en tirez-vous ?

Jean Lambert Idodo: Tout d’abord merci pour l’honneur que vous me faîtes à travers cet entretien qui m’offre l’opportunité de m’exprimer sur les sujets que vous voudrez bien aborder.

Mais avant tout, permettez-moi de rendre un vibrant hommage à feu Michel Lekounga, grand notable et figure emblématique du département de la Louetsi-Wano, qui nous a quittés le 6 septembre dernier. Il a été un grand pilier du département durant plusieurs générations. Son décès plonge donc la Louetsi-Wano, voire toute la Ngounie-sud, dans un immense chagrin, doublé d’un sentiment de désarroi. Au moment où nous allons le conduire à sa dernière demeure, puisse-t-il reposer en paix auprès de ses ancêtres et du Très-Haut.

Pour répondre à votre question, je dirais que je sors satisfait de ce séjour dans la Louetsi-Wano. Les populations m’ont reçu avec ferveur, dans la joie et l’unité. Et je les en remercie de tout cœur. Bien entendu, les difficultés qu’elles vivent au quotidien n’ont pas manqué d’être évoquées durant ce périple. Cela n’a fait que me rappeler la lourde responsabilité qui m’incombe en tant que député de la Transition, non seulement à l’égard de l’ensemble de nos compatriotes mais plus spécifiquement envers tous les Louvanoises et Louvanois sans exclusive.

À titre personnel, je retiens aussi l’immense espoir que ces populations vouent à la Transition, en particulier à l’endroit du Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, dont les nombreuses réalisations au service du peuple gabonais parlent déjà d’elles-mêmes.

GM : Quels ont été les principaux objectifs de cette tournée ?

JLI: Je dirais pour me résumer que le premier objectif était de me ressourcer auprès des miens, c’est-à-dire l’ensemble des populations visitées. Le poids de la charge parlementaire étant parfois d’une importance très prenante, échanger avec nos compatriotes de l’intérieur du pays, qui vivent des réalités parfois très difficiles et trop souvent analysées de loin, est un véritable baume au cœur et une vraie source d’inspiration pour accomplir de mieux en mieux les missions de député.

L’autre principal objectif, plus républicain celui-là, était de sensibiliser les populations sur les enjeux de la nouvelle constitution en gestation, dont le projet vient d’être soumis au Parlement érigé en assemblée constituante pour examen et proposition d’amendements, puis qui seta présentée au peuple pour un référendum lors duquel les Louvanoises et Louvanois voteront certainement et massivement pour le Oui. Les discussions sur le sujet ont été fructueuses, car d’abord pédagogiques. Au regard de l’accueil qu’a reçu ce message, compte tenu de l’enthousiasme constaté de la part de mes différents interlocuteurs quant, il ne fait aucun doute que la  Louetsi-Wano plébiscitera sans ambage ni ombrage ce projet de constitution.

Enfin, le social étant un aspect très vital dans une circonscription de cette nature, ces rencontres m’ont également permis de répondre modestement à quelques urgences devant lesquelles je ne pouvais être insensible, bien que limité par la modicité de mes moyens.

GM : Bien qu’apparament minoritaires, d’aucuns parmi les cadres de Lébamba vous accusent quelque peu de sectarisme. Alors, êtes-vous l’homme d’un clan dans cette terre politiquement agitée que fût Lébamba, il y a quelques années encore ?

JLI:(léger sourire) …En tout cas, merci vraiment de me donner l’opportunité de réagir sur ce sujet.

Voyez-vous, quand on occupe une position comme la mienne, on ne peut éviter ni empêcher des voix discordantes qui, somme toute, et fort heureusement d’ailleurs, participent d’une dynamique démocratique de laquelle ne peut que jaillir une certaine lumière bénéfique pour tous.

Pour ma part, j’aime tellement mon département et ma commune natals pour me laisser aller au moindre cloisonnement, quelle qu’en soit la nature. En tant que député de la Transition, je suis au service de la nation et donc de tous les Louvanois sans exclusion aucune. Je suis député de la transition et non d’un clan. Il ne s’agit pas là d’un slogan oratoire ou d’un faux-fuyant réthorique mais bien d’une réalité quasi sacerdotale qui m’oblige et dont je ne saurais me départir pour quelque raison que ce soit. À mon humble avis, toute parcelle de pouvoir sert d’abord à servir et à fédérer autour de l’intérêt général. Me risquer à ce type de déviance ne pourrait que me condamner à l’échec dans ma mission vis-à-vis de tous. Donc, et je le dis en toute sincérité, mes portes sont ouvertes à tout le monde et je ne peux déroger à cette obligation.

À mes frères et sœurs qui auraient des suggestions et même des critiques à me formuler, je suis là, ouvert et attentif à toutes leurs préoccupations. Toute incompréhension ou tout malentendu doit désormais nous amener à entretenir un dialogue franc, sincère et permanent. J’y suis entièrement disposé car la Louetsi-Wano a déjà trop souffert de ses divisions d’antan.

GM : Un mot de fin ?

JLI: En guise de mot de fin, je voudrais réitérer mon appel à l’unité réelle des Gabonais en général et à celle des filles et fils de la Louetsi-Wano en particulier. C’est le seul chemin qui vaille pour atteindre la félicité sous la conduite éclairée du Président Oligui Nguema, qui n’a de cesse de marteler fort justement ce message. La Louetsi-Wano est peut-être un petit territoire par la superficie, mais il est grand par les valeurs séculaires qui ont toujours guidé son évolution. Parmi ces valeurs, la fraternité et la solidarité doivent plus que jamais nous habiter en toutes circonstances. Je crois fermement qu’avec cet élan intergénérationnel observé aujourd’hui, ainsi que cette soif commune de réussir le développement de notre localité, nous parviendrons assurément à la réalisation de cet idéal que nous appelons tous de nos vœux.

Et d’ailleurs, je suis rassuré de constater que la transition des mentalités est déjà en marche à Lebamba. Car figurez-vous que moi, député, j’ai été agréablement surpris par l’invitation récente qui m’a été adressée, par quelques jeunes cadres originaires du département, à partager avec eux un repas fraternel dont je garde un excellent souvenir.  Au cours de ces retrouvailles, j’ai été agréablement marqué par leur exhortation insistante à mettre nos liens familiaux et culturels au-dessus des considérations politiciennes qui ont longtemps provoqué des clivages destructeurs pour Lébamba. L’heure est donc à la construction des ponts et non à l’érection des barrières. Œuvrons-y sans relâche.

SR/VYL

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