Libreville, (GM)- Pressentie et devenue inévitable depuis de nombreuses années, la faillite structurelle de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale du Gabon a fini par conduire à la dissolution de ses deux principaux organes dirigeants que sont le Conseil d’administration et la Direction générale. Le tout dans un contexte extrêmement difficile auquel fait d’ores et déjà face l’administration provisoire mise en place par le gouvernement pour sauver cet organisme emblématique de la politique sociale gabonaise.
Fruit d’une gouvernance globale peu prévenante et n’ayant nullement brillé par le courage institutionnel que nécessitait déjà assez tôt la situation, le marasme actuel est aussi et surtout une ultime étape de la suite des choix hasardeux et incohérents faits par l’ensemble des équipes managériales qui auront présidé aux destinées de la structure depuis quelques années.
L’exploit négatif que constitue ce processus de détérioration, fort de la complaisance suicidaire qui en a été le facteur aggravant, apparaît comme l’un des échecs de gestion les plus retentissants de notre pays dans son histoire récente.
Acteur social majeur au plan national, d’Omar Bongo à nos jours, la CNSS a vacillé et vient de trébucher sous le poids d’une dette désormais abyssale et dont la clarté reste à établir, ainsi que sous celui d’une mal gouvernance structurelle à laquelle il faudra certainement répondre par une main de fer…au besoin sans gant de velours.
Aussitôt annoncé, le redressement souhaité par les pouvoirs publics suscite néanmoins déjà des craintes. La réduction obligatoire de la masse salariale, par exemple, ne devrait pas être une séquence agréable pour les 1976 agents en exercice aujourd’hui au sein de ce personnel inutilement élephantesque. Des grincements de dents ne tarderont assurément pas à se faire entendre!
Mais au-delà de cette cuisine interne au demeurant tout aussi importante que le reste des difficultés à résoudre, la plus grande inquiétude porte sur la pérennité du système et sa solidité. En d’autres termes, il s’agit de rassurer que de la restructuration de cet outil essentiel à l’harmonie sociale et intergénérationnelle du pays pourra absolument naître une Caisse plus aux normes et à même de jouir d’une crédibilité inattaquable aux yeux de tous.
En vue de l’atteinte de tels objectifs, l’assainissement impérieux des pratiques managériales, le renforcement de la transparence dans la gestion, l’implication réelle de l’Etat central quant aux solutions à apporter au boulet considérable de la dette, le redimensionnement de l’organisme pour plus d’efficience, la suppression de tout facteur ou entité superflue, etc, sont autant de points sur lesquels il devra être mis un accent particulier pour éviter le cataclysme de l’effondrement total de ce système.
PN