Libreville, (GM) — Déclenché il y a environ une semaine par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le conflit actuel entre Israël et l’Iran pourrait avoir des répercussions économiques mondiales, notamment celles liées aux marchés pétrolier et énergétique internationaux. S’agissant du Gabon, bien que limité pour le moment, cet impact pourrait être plus palpable si jamais la situation peine à être résolue dans l’immédiat.
Comme illustration de ces effets collatéraux potentiels, le régime des Mollahs au pouvoir à Téhéran, poussé dans ses derniers retranchements par l’état hébreu, n’hésite plus à brandir la menace de la fermeture du détroit d’Ormuz, passage maritime par lequel transite une part substantielle de la production pétrolière dans le monde. Une telle évolution pourrait entraîner une hausse des prix du pétrole dont les corollaires sur l’économie mondiale sont évidents. Notre pays, en tant que producteur de pétrole, pourrait être affecté à la fois positivement (recettes pétrolières en hausse) et négativement (augmentation de la subvention pétrolière à la consommation) par ces fluctuations.
Autres conséquences possibles
Au chapitre des autres conséquences à redouter, mais toutefois peu probables pour le moment, ce conflit pourrait également entraîner une forte instabilité économique, assortie d’une augmentation des primes de risque dans les échanges commerciaux internationaux, voire une hausse des taux d’intérêts sur le marché des capitaux. Pays très endetté et à l’économie extravertie, le Gabon pourrait donc être directement ou indirectement pénalisé par ces risques exogènes. S’il s’avérait, un tel contexte d’incertitude serait concrètement caractérisé par une baisse des investissements et de la croissance due, entre autres, à une certaine frilosité des investisseurs. En sus, des problèmes de sécurité alimentaire sont aussi à craindre au regard de notre statut d’état importateur brut de certaines denrées de première nécessité.
Cependant, il est aujourd’hui difficile de prédire les conséquences spécifiques de cette crise géopolitique à l’issue incertaine sur le Gabon. Tout étant lié à la durée et à l’intensité de ce conflit, de même qu’à la manière dont Libreville gère ses relations diplomatiques et économiques avec ses partenaires à l’international. Pour l’heure, il importe pour les autorités de suivre attentivement l’évolution de la situation afin d’anticiper sur ses bénéfices ou dommages induits possibles au plan national.
Paul Nkori