Libreville, (GM) — Designée le lundi 09 décembre dernier au poste de directeur général par intérim suite à la suspension d’Audrey Christine Chambrier Voua (dont elle était jusqu’alors l’adjointe), le Docteur Mélina Marie Nkole Aboughe Obame épouse Comlan, en tout cas selon des sources internes bien informées, essaierait tant bien que mal de mener la barque Cnamgs à bon port jusqu’à la normalisation envisagée dans les prochains jours. Pour autant, certaines voix s’élèvent en interne pour la présenter comme une erreur monumentale de casting à la tête de cette structure déjà gangrenée par une gestion chaotique depuis quelques années.
C’est un secret de polichinelle : la Caisse nationale d’assurance-maladie est au plus mal. L’une des graves conséquences de cette situation est la décision prise par les pharmacies du pays de ne plus servir, depuis le 1er janvier 2025, les assurés jusqu’à nouvel ordre, tant lesdites structures sont asphyxiées par de nombreux arriérés de paiement dûs par la caisse.
Prenant la mesure du marasme et tirant la sonnette d’alarme dès le début du mois de décembre écoulé, les plus hautes autorités ont procédé à la suspension de sept cadres faisant partie de l’équipe managériale sortante. Raisons principales évoquées : de lourds soupçons de malversations et des décisions hasardeuses dans le management de cette structure.
Nkole Aboughe Obame, directeur général par Intérim agissant en DG de plein exercice ?
Nommée dans la foulée au poste de directeur général intérimaire, et donc uniquement chargée des affaires courantes, la DGA en exercice, le Dr Mélina Marie Nkole Aboughe Obame épouse Comlan, une fois installée dans ce fauteuil précaire, se serait pourtant et curieusement, d’après ces voix discordantes, vite lancée dans des décisions problématiques, notamment la nomination d’un certain nombre de collaborateurs à des postes de responsabilité importants. Si elle est avérée, cette initiative aurait-elle prise par ignorance ou par arrogance ? Le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’aurait pas manqué de faire grincer des dents au sein de l’institution, à tel point que la question de savoir si un DG intérimaire a le droit et les prérogatives nécessaires de procéder à de tels changements s’y poserait encore avec acuité.
Appel à candidatures contesté par le DG par intérim ?
Fort du du Décret 076 PR/MAS du 14 février 2024 portant approbation des statuts de la Cnamgs et des dispositions pertinentes desdits statuts, en l’occurrence leur article 5 qui donne clairement droit au Conseil d’administration d’y procéder, ledit organe a lancé auprès du public un appel à candidatures pour les fonctions de directeur général et directeur général adjoint.
Pour des raisons inconnues, mais somme toute vraisemblablement liées à ses propres intérêts toujours selon ses détracteurs, la DG par intérim serait dans tous ses états face à cette prise de responsabilité pourtant légitime du président du conseil d’administration et de ses collègues administrateurs en vue de doter l’institution de ses nouveaux principaux dirigeants opérationnels.
Tentative d’instrumentalisation des syndicats par la DG intérimaire ?
La prétendue aversion de dame Nkole Aboughe Obame pour ce respect scrupuleux des statuts en vigueur serait si forte que, d’après une autre source très au fait du dossier, l’intéressée aurait, en date du jeudi 02 janvier 2024, réuni l’ensemble des dirigeants syndicaux de la boîte pour les inciter à faire grève afin que ce processus de recrutement initié par le Conseil d’administration soit stoppé net.
Prétendument non contente de ce seul objectif, toujours selon cette même source, la dirigeante intérimaire aurait clamé auprès de ses interlocuteurs sa supposée préférence pour une nomination des nouveaux DG et DGA par décision du Conseil des ministres, c’est-à-dire par un fait du prince dont elle serait probablement, toujours selon nos informations, l’une des bénéficiaires à travers sa confirmation en tant que DG.
Devant cette supposée demande aux relents sulfureux, les responsables syndicaux conviés à cette tout aussi supposée rencontre discrète, aurait unanimement opposé une fin de non-recevoir irrévocable, en réaffirmant leur attachement à l’observation stricte des textes régissant la Cnamgs, notamment le Décret 076 rappelé ci-dessus.
Nkole Aboughe Obame, remède provisoire inefficace ou pire que le mal Chambrier Vouah?
Compte tenu de ce qui précède, et même si de par sa fonction de DGA sortant, elle était logiquement appelée à être choisie pour diriger l’intérim actuel à la tête de la Caisse, de nombreuses questions se posent au sein de cette entité malade sur les autres raisons qui ont réellement prévalu à la désignation du Dr Mélina Marie Nkole Aboughe Obame. Car à y regarder de près et à l’analyse d’un certain nombre de documents internes datant d’il y a quelques mois seulement, il n’est pas absurde ni illégitime de se poser cette question.
Notre rédaction restant disposée à poursuivre ses investigations sur ce dossier dans un souci d’équilibre de l’information, nous y reviendrons.
Simplice Rabaguino