Affaire Sylvia et Noureddin Bongo : Ali Akbar Onanga crie au scandale et annonce des poursuites contre le régime Oligui Nguema

Libreville, (GM) — Dans un communiqué virulent comme à l’accoutumée, en rapport avec la saga judiciaire concernant Sylvia Bongo et Noureddin Bongo Valentin, et s’exprimant au nom de la tendance dissidente du Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est à la tête, Ali Akbar Onanga Y Obegue a récemment dénoncé ce qu’il qualifie de “dérive autoritaire” ou de “système mafieux” instauré par les anciennes autorités de la transition, actuellement au pouvoir en ce début de 5 ème République.

Dans cette communication, le signataire et son groupe affirment notamment avoir été profondément choqués par la diffusion de récentes vidéos circulant sur les réseaux sociaux, révélatrices selon ses dires d’aveux forcés, d’actes de torture, et de manipulations judiciaires visant à discréditer le régime déchu et à légitimer la prise de pouvoir par Brice Clotaire Oligui Nguema.

Des révélations prétendument accablantes

Sous la plume de sa tête de proue, le communiqué du PDG versus Ali Akbar Onanga évoque notamment une vidéo où l’on verrait la juge d’instruction Leila Ayombo Moussa, épouse Biam, affirmer qu’elle aurait agi “sous ordre” de collaborateurs militaires proches du pouvoir actuel. Ce PDG alternatif accuse ainsi le régime militaire d’Oligui Nguema d’avoir orchestré des “perquisitions mises en scène”, “extorqué des aveux sous la torture” à Sylvia Bongo Ondimba et à son fils Noureddin Bongo Valentin, et d’avoir saisi de façon illégale tout ou partie de leurs biens.

Ces éléments, que l’auteur du communiqué qualifie de “preuves irréfutables”, viendraient démontrer, selon ses mots, “le caractère criminel, violent et illégal” du régime issu du coup d’État militaire, accusé de s’être dissimulé sous une façade de “libération du peuple gabonais” pour mieux servir des intérêts privés et prédateurs.

Kyrielle d’exigences

En réponse à ces révélations, le PDG tendance Ali Akbar Onanga formule une série de revendications à l’endroit des autorités nationales et internationales : la création d’une commission d’enquête internationale sous l’égide de l’Union africaine et des Nations Unies ; la libération immédiate des personnes détenues sur la base de ce que le parti considère comme des accusations infondées ; l’annulation des poursuites judiciaires supposément fondées sur la torture et le chantage ; la restitution des biens saisis, accompagnée d’un inventaire public des avoirs confisqués et de leur localisation ; le respect des droits humains et de l’État de droit, que le PDG option Onanga Y Obegue estime bafoués depuis près de deux ans.

Un avertissement lancé au régime

Le PDG avertit également le pouvoir en place contre toute tentative de représailles envers la juge Ayombo Moussa, la présentant comme “une victime collatérale d’un système de pression et de menaces”. Le parti prévient que toute sanction à son encontre serait interprétée comme une nouvelle atteinte à l’indépendance de la justice.

Soutien à Ali Bongo et famille

Cette branche radicale du PDG apporte enfin un soutien sans réserve à celui qu’elle estime être encore son président, Ali Bongo Ondimba, qui a récemment été entendu par des juges français dans le cadre d’une plainte déposée à Paris pour détention arbitraire et traitement inhumain. Le PDG bis affirme qu’il collaborera pleinement avec la justice française pour que “les responsables répondent de leurs actes”.

En outre, dans une posture résolument combative, Onanga Y Obegue et ses compagnons politiques appellent le peuple gabonais à “refuser la peur” et à “rester uni face à la dérive autoritaire” du régime de transition. Il en appelle également à la vigilance de la communauté internationale, des médias et des ONG pour éviter que “ces exactions ne restent impunies”.

À l’analyse, en s’appuyant sur des éléments audiovisuels largement relayés, l’ancien apparatchik du régime d’Ali Bongo tente de réécrire le narratif du coup d’État, jusque-là présentée comme une rupture salvatrice par le pouvoir en place, en une opération de spoliation déguisée. Toutefois, l’issue de cette démarche dépendra de la crédibilité et de la recevabilité effective des preuves avancées. Ce qui est loin d’être une sinécure !

SR

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *