Libreville, (GM)- Déclenchée depuis le 21 décembre dernier, la grève qui secoue le monde judiciaire gabonais semble s’enliser et loin de s’arrêter. Préoccupés par la supposée lenteur du gouvernement dans le traitement de leurs revendications, les magistrats se tournent désormais vers le président de la République en vue d’un retour à la normale dans le secteur.
Pas du tout content de ce que lui-même et ses collègues grévistes estiment être une sorte de mépris des autorités gouvernementales à leur égard, Germain Ella Nguema, président du Syndicat national des magistrats du Gabon (synamag), n’y est pas allé par le dos de la cuillère, au cours d’une rencontre avec la presse ce mardi 30 mai à Libreville.
Prêtant au gouvernement une certaine insouciance, il n’a pas manqué de l’accuser d’avoir essayé de discréditer ce mouvement de grève au lieu de s’atteler à résoudre les problèmes posés par les magistrats. Se voulant précis, l’orateur a expliqué que la grève en cours est en ‘’réalité un ras-le-bol quant à la « déliquescence » dont serait l’objet leur pouvoir judiciaire’’.
Ajoutant que le véritable enjeu est d’abord celui de la mise en place d’un statut particulier des magistrats qui puisse répondre aux exigences de modernité et d’indépendance. Or, il paraît aujourd’hui curieux, selon le Président du Synamag, que ce texte soit en proie à un flou véritablement problématique et entretenu.
Affirmant le souci constant des grévistes de voir ce conflit trouver rapidement son épilogue, Germain Ella Nguema a exprimé le désir de ses confrères et lui de soulager les difficultés actuelles des populations en matière d’accès aux services de la justice. Une issue qu’ils souhaitent voir rendue possible par l’intervention directe et personnelle du chef de l’État dans ce dossier.
PN