Libreville, (GM) — Le secteur de la pêche artisanale gabonaise a connu un tournant stratégique ce lundi 14 juillet à l’occasion d’une journée nationale de réflexion et d’échange, placée sous la présidence de Laurence Ndong, ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Économie Bleue. Une initiative saluée par l’ensemble des participants, qui marque pour eux une volonté politique affirmée de repenser en profondeur la filière.

Dans un auditorium de l’immeuble des Eaux et Forêts plein à craquer, pêcheurs, mareyeurs, vendeurs de poissons et autres acteurs de la filière sont venus en nombre pour faire entendre leur voix. La ministre Laurence Ndong, fidèle à sa vision inclusive, a ouvert les échanges en cédant la parole aux professionnels du terrain, montrant ainsi son attachement à une gouvernance participative.

Pour cette rencontre, elle était accompagnée de plusieurs membres du gouvernement, dont les ministres en charge des Eaux et Forêts, du Commerce, des PME et PMI, ainsi que de l’Environnement, du Climat et du Conflit Homme-Faune. Tous ont contribué à enrichir les débats et à apporter des réponses concrètes aux nombreuses préoccupations exprimées par les participants.

Une série d’annonces pour transformer la pêche artisanale

Au cœur de cette journée, de nombreuses propositions structurantes ont été dévoilées, traduisant l’ambition du gouvernement de faire de la pêche artisanale un véritable pilier économique du Gabon, conformément à la vision du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Parmi les annonces majeures, on peut noter :

– La formalisation des acteurs du secteur et incitation à l’entrepreneuriat pour un meilleur accès au financement via la BCEG ;

– Le lancement du projet Gab Pêche, destiné à structurer la filière et à valoriser les initiatives locales ;

– La création d’un Centre national des métiers de la mer à Mayumba, dédié à la formation et à la professionnalisation ;

– La mise en place d’une brigade mixte de surveillance pour lutter contre la pêche illégale et renforcer la sécurité maritime ;

– La présentation prochaine de la Stratégie nationale de pêche artisanale, véritable feuille de route pour le développement du secteur ;

– L’élaboration d’une mercuriale officielle des prix pour réguler le marché et introduction de numéros verts pour signaler les pratiques corruptives ;

– Le déploiement de formations continues et d’un cadre législatif actualisé adapté aux réalités du terrain ;

– La révision du Plan de l’Espace maritime et réaménagement des zones de pêche sur la base d’évaluations régulières des stocks halieutiques.

Une souveraineté maritime réaffirmée

Sur un ton plus sensibilisateur, Laurence Ndong a appelé les communautés nationales et étrangères actives dans la pêche à respecter les lois gabonaises et à s’inscrire dans une dynamique durable. Elle a rappelé que chaque acteur a un rôle à jouer dans la reconquête de la souveraineté maritime du Gabon, et a encouragé les professionnels à devenir les garants d’une pêche artisanale forte, responsable et inclusive.

À tout le moins, cette journée de réflexion marque un pas important dans la refondation du secteur de la pêche artisanale, longtemps laissé en marge. Elle s’inscrit dans une nouvelle ère de gouvernance bleue, portée par une ambition claire : transformer les richesses halieutiques gabonaises en vecteur de prospérité partagée.

Djoce