Médiatisation illégale des soins hospitaliers : le ministère de la Santé tape du poing sur la table

Libreville, (GM)- Par la note circulaire n° 001306/MS/SG du 04 juillet 2025, le secrétaire général du ministère de la Santé, Alain Charles Rolimbo, a fermement dénoncé une pratique de plus en plus courante : la captation et la diffusion sur les réseaux sociaux d’images et vidéos prises dans les hôpitaux publics, sans autorisation ni respect du cadre légal.

Dans ce document officiel, qui semble pointer du doigt les récentes irruptions dans ces espaces des membres de l’Association contre le risque médical (ASCORIM), le ministère rappelle que le service public hospitalier a pour mission de garantir la continuité des soins de qualité pour tous. Or, ces derniers temps, ce cadre essentiel est détourné de sa vocation première pour devenir, selon le ministère, un « théâtre de productions médiatiques ».

Des pratiques illégales et dangereuses

Sous couvert d’associations ou de collectifs se réclamant de la défense des droits des malades ou des professionnels de santé, certains individus s’autorisent à filmer l’administration des soins au sein des structures sanitaires puis à diffuser ces contenus sur les réseaux sociaux, souvent sans le consentement des patients ni l’aval de l’administration hospitalière.

Ces actions, précise Alain Charles Rolimbo, « contreviennent aux dispositions de l’article 14 de l’ordonnance n°00009/PR/2017 portant organisation des structures sanitaires en République Gabonaise, ainsi qu’aux articles 447 et 456 du Code pénal ». Elles constituent une atteinte grave à la vie privée des patients, à la confidentialité des données médicales, mais aussi à la dignité des personnes filmées.

Des mesures strictes exigées dans les hôpitaux

Face à la prolifération de ces pratiques, le ministère appelle les responsables des structures sanitaires à la plus grande vigilance. Ils sont invités à prendre des mesures immédiates et fermes pour mettre un terme à ces comportements illicites, susceptibles de nuire à la sérénité nécessaire à la délivrance des soins.

Dans un ton sans équivoque, le secrétaire général affirme que toute négligence dans l’application de ces instructions ne sera tolérée.

Des poursuites judiciaires envisagées

Le ministère prévient enfin qu’il se réserve le droit de saisir les juridictions compétentes pour engager des poursuites contre les auteurs de ces actes. Cette déclaration marque une volonté claire de préserver l’intégrité du système de santé, en protégeant les professionnels comme les usagers des dérives médiatiques.

Cette note circulaire est clairement un rappel à l’ordre. Si la société civile joue un rôle important dans la dénonciation des dysfonctionnements, elle doit le faire dans le respect des lois, de la vie privée et de la dignité humaine. Le ministère de la Santé se montre désormais résolu à rétablir un accès strictement réglementé dans les structures médicales publiques de notre pays.

Paul Nkori

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