Secteur agricole : le cri d’alarme d’Hervé Omva à l’endroit de Brice Clotaire Oligui Nguema

Libreville, (GM) — Dans un message assez poignant diffusé sur sa page Facebook ce lundi 30 juin 2025, l’acteur et entrepreneur agricole, Hervé Omva, interpelle solennellement le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, sur la situation, qu’il estime préoccupante, du secteur agricole gabonais.

À travers cette sorte de plaidoyer, il dresse un tableau sombre-mais lucide à ses yeux-de ce secteur négligé selon lui mais pourtant vital pour notre économie, dont les failles structurelles freineraient le développement du pays et menaceraient sa sécurité alimentaire.

Par cette adresse, Hervé Omva ne semble pas se lancer dans une polémique liée à la politique agricole du Gabon, mais plutôt à alerter avec gravité sur le péril qu’il pointe ici du doigt. Il rappelle que malgré les initiatives politiques prises depuis la transition et la mise en place de la Cinquième République, des problèmes sectoriels majeurs persistent, à savoir : l’absence de feuille de route claire, le déficit de concertation entre le ministère et les acteurs de terrain et la méconnaissance des réalités agricoles.

Un ministère jugé inadapté aux défis

Selon Omva, le ministère de l’Agriculture souffre d’un décalage profond entre ses ambitions affichées et les réalités du terrain. Il déplore l’absence d’un état des lieux exhaustif du secteur, pose les questions fondamentales suivantes : Connaît-on réellement les caractéristiques des sols agricoles gabonais ? Existe-t-il une disponibilité suffisante en semences, engrais, produits phytosanitaires adaptés ? Comment les agriculteurs peuvent-ils atteindre les objectifs fixés sans ces préalables essentiels ?

Bref, autant d’interrogations restant pour lui encore sans réponse et qui rendent l’atteinte des ambitions – telles que la réduction des importations de poulet d’ici 2027–très incertaine.

Des solutions concrètes proposées

Loin de se limiter à ce triste constat, Hervé Omva avance des pistes de solutions précises. Il appelle notamment : à l’élaboration d’une feuille de route agricole nationale, définissant des objectifs à court, moyen et longs termes ; à la formation des agriculteurs, condition sine qua non à toute mécanisation efficace ; à la caractérisation scientifique des sols pour adapter les cultures aux réalités environnementales locales ; à la distribution d’intrants agricoles adaptés et accessibles ; et à la gestion éclairée du fonds d’appui aux agriculteurs, qui doit reposer sur une connaissance réelle des bénéficiaires et de leurs besoins.

Mais au-delà de ces actions spécifiques, Omva appelle Brice Clotaire Oligui Nguema à exiger du ministère de l’Agriculture une véritable stratégie pérenne, fondée sur le dialogue avec les acteurs de terrain. « Nous, les acteurs du terrain, n’avons aucune feuille de route transmise par le ministère sur la vision de la Vème République », martèle-t-il. Il plaide ainsi pour une politique concertée, pragmatique et participative, où les compétences locales, les savoir-faire traditionnels et les innovations modernes dialoguent pour faire émerger une agriculture gabonaise forte, durable et souveraine.

Par son interpellation, Hervé Omva exprime l’espoir que ses inquiétudes trouvent un écho favorable auprès des plus hautes autorités. Au-delà du chef de l’État, c’est vers l’ensemble des autres décideurs publics et des citoyens que ce cri d’alarme est dirigé. L’agriculture n’étant pas seulement une affaire de tracteurs ou autres matériels, car elle touche à la souveraineté alimentaire, à l’emploi, à l’environnement et au développement rural du pays.

 Paul Nkori

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