Libreville, (GM) — Après plusieurs jours marqués par des tensions croissantes et des déclarations tonitruantes, le directeur général de la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG), de Joël Lehman, a finalement répondu à la convocation de la task force chargée d’auditer la société. Ce revirement inattendu intervient après une série de propos virulents, au cours desquels l’intéressé avait à maintes reprises manifesté son refus de se plier aux injonctions des autorités de la Transition.
C’est ainsi qu’à 9 h 30 précises, ce matin, Joël Lehman a fait son apparition devant les membres de la task force, marquant un tournant décisif dans une affaire qui, depuis plusieurs semaines, cristallise l’attention des observateurs. Celui qui s’était distingué par des menaces à peine voilées à l’encontre des autorités en place semble désormais mesurer l’impérieuse nécessiter de coopérer avec les instances en charge de faire la lumière sur les enjeux financiers et économiques de la société dont il avait la charge.
En dépit de ses prises de position antérieures, où il réitérait son refus catégorique de se soumettre à l’audition, Joël Lehman a fait montre d’un pragmatisme surprenant. Convoqué pour une première audition, il a fini par reconnaître que l’heure n’était plus à la défiance, mais à la clarification de sa position. Son arrivée devant la task force, ce matin, a permis aux enquêteurs d’initier le processus de déconstruction des nombreuses zones d’ombre qui entourent cette affaire complexe.
Les premiers éléments recueillis au cours de cette audition, qui s’annonce longue et méticuleuse, devraient permettre de lever le voile sur les multiples ramifications d’une situation aux conséquences potentiellement lourdes pour de nombreux acteurs impliqués. Lehman, qui avait jusqu’alors cultivé une posture de défiance, semble désormais prêt à livrer sa version des faits, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension des mécanismes ayant conduit à l’actuelle crise au sein de la SEEG.
Loin des éclats de voix qui avaient marqué ses interventions publiques ces dernières semaines, c’est un homme résolu, mais manifestement conscient des enjeux, qui s’est présenté ce matin devant la task force. Il reste à savoir si cette soudaine coopération est le signe d’un véritable changement de stratégie ou une manœuvre tactique face à la pression croissante de l’opinion publique et des autorités de transition.
Dans l’attente des prochains développements, la convocation de Joël Lehman marque sans doute une étape cruciale dans le processus de clarification entamé par là task force. Celle-ci devra désormais, avec rigueur et impartialité, faire la lumière sur les responsabilités de chacun dans la gestion controversée de la SEEG.
PN