Libreville, (GM) — La Société d’énergie et d’eau du Gabon ne semble décidément pas avoir fini de connaître des difficultés. Alors qu’elle est déjà confrontée aux impondérables majeurs causés par l’insuffisance de ses moyens techniques de production, l’entreprise fait aujourd’hui face, non seulement à un scandale de fraude en interne aux unités Edan, mais aussi à une querelle comptable avec son fournisseur d’énergie, l’opérateur Aggreko.
Après les révélations relatives aux manipulations criminelles du système de génération des codes Edan, qui mettent en lumière un préjudice financier colossal à son détriment, la Seeg est mise sous pression par le fournisseur Aggreko qui lui réclame une dette s’élevant à une quinzaine de milliards de Fcfa, suite à des impayés.
Aggreko, entreprise britannique qui exploite une centrale de production d’énergie locale au bénéfice d’une partie du Grand Libreville, a assorti sa réclamation de créances d’une véritable menace : celle de cesser sa fourniture en électricité si jamais son dû n’était pas réglé au 21 août au plus tard.
24 heures après cette date butoir, les Librevillois sont l’expectative, craignant de vivre un véritable black-out énergétique, avec toutes les conséquences que cette situation pourrait entraîner.
Pour l’heure, des délestages pénibles sont observés depuis quelques jours dans la capitale gabonaise. Celles-ci, selon les explications de la Seeg, seraient causées par des difficultés techniques que l’entreprise dit vouloir palier avec l’usage imminent d’une centrale flottante.
La question est de savoir si ces interruptions d’électricité sont vraiment dues à cette raison ou au litige avec Aggreko, ou même encore à une incurie persistante supposée dans la gestion de la Seeg. Il y a là comme un flou que devrait s’empresser de dissiper les dirigeants de la « dame aux tresses » au risque, sinon, d’être taxée de volonté de dissimulation.
En attendant, la dette due à Aggreko serait en cours de règlement. La lenteur constatée pour le solutionnement définitif de cette « querelle » comptable ne serait inhérente qu’à la réglementation de la Beac en matière de sortie de devises de la zone Cemac. Les comptes à alimenter de cette entreprise étant logés en Angleterre.
Toutefois, constatant la dégradation prononcée du service public rendu par l’entreprise, le chef de l’État vient lui-même de commanditer un audit rigoureux en son sein. Avec la promesse de sanctionner toutes les personnes impliquées dans ce marasme.
Paul Nkori