Libreville, (GM) — Considéré par des observateurs avisés comme un véritable terreau d’impostures en tous genres, les églises dites de réveil sont, depuis plusieurs semaines, confrontées à l’activisme dénonciateur d’un assez mystérieux jeune compatriote se faisant appeler ‘’Le Chocolat des Filles’’ sur les réseaux sociaux.
Au moyen d’une verve pour le moins tonitruante, d’un verbe acéré et parfois un peu trop fleuri avec des termes qui bousculent le rhétoriquement correct, cet activiste qualifié par beaucoup de « fantasque » s’est lancé dans une lutte sans merci contre ceux qu’il qualifie de faux pasteurs et leur prolifération exponentielle, non seulement au Gabon mais également à l’échelle de l’Afrique.
Dans cette campagne pour laquelle il ne ménage guère son temps et ses efforts, à travers des vidéos de sensibilisation dans lesquelles il ne s’encombre que très difficilement de la langue de bois, ‘’’le Chocolat des filles’’ pointe du doigt les nombreuses et récurrentes dérives de toutes sortes dont seraient coupables des pasteurs évangélistes à la vocation souvent soudaine ou spontanée.
L’homme de Dieu n’est pas le dieu des hommes
En réaction à ce que son initiateur estime être une œuvre de salubrité morale et publique, cette opération s’est rapidement trouvée indexée par une partie des « hommes de Dieu », concernés car considérée par ces derniers comme un affront à Dieu lui-même.
Sans prendre parti dans ce débat lié à la croyance et donc à la liberté de conscience de tout citoyen, tout commentateur raisonnable devrait souligner que Dieu ne peut être assimilé à ceux qui disent le servir ou l’adorer. Autrement dit, tout homme de Dieu ne pouvant être évidemment le dieu des hommes, cette ligne de défense paraît d’une légèreté évidente, voire démonstrative de cette imposture fustigée par le Chocolat des Filles.
Un combat utile pour la paix sociale
Quoi qu’on puisse penser du style de cet activiste, bien que son manque de retenue donne parfois à son langage abrupte une certaine impudeur difficilement supportable pour les oreilles sensibles, on ne peut nier la réalité du mal auquel il s’attaque.
La liberté religieuse ne saurait justifier toutes les incongruités observées de la part de ces ministres du culte. Un encadrement légal et réglementaire plus précautionneux gagnerait à être mis en place. Ceci, pour épargner des âmes meurtries par la vie et dont le désespoir sert trop souvent de fonds de commerce à des pasteurs et autres prophètes autoproclamés prétendant agir au nom de Dieu.
La paix sociale, au Gabon ou ailleurs en Afrique, est aussi à ce prix.
Par Paul Nkori